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Le Leadership de cœur


            Cet événement a eu lieu presque immédiatement après que
          la Russie eut détruit, par erreur, un avion privé qui transportait
          des centaines de passagers civils et innocents durant la guerre
          froide. Cette action venait d’être condamnée par les États-Unis
          et le président Reagan. Cela a donc eu lieu durant une période
          où les relations entre la Russie et les États-Unis étaient devenues
          très tendues. Les Russes étaient déjà en état d’alerte durant cette
          période, anticipant la possibilité que les États-Unis passent aux
          actes contre eux. Le lancement d’un missile était donc, à ce
          moment, tout à fait plausible en ce qui les concernait.

            Par contre, Petrov ne se sentait pas à l’aise quant aux résultats
          et preuves confirmant que ce missile était en chemin vers son pays,
          car, après plusieurs minutes, le missile n’était toujours pas capté
          visuellement par les satellites, ce qui le dérangeait grandement.
          À la grande surprise de tous, le système a donné une seconde
          alarme selon laquelle un deuxième missile était maintenant
          lancé du même endroit, aux États-Unis. Encore une fois, une
          multitude de vérifications ont eu lieu en quelques minutes
          grâce au système informatique, lequel confirmait la véracité
          de ces nouvelles informations. Même si tous les regards étaient
          tournés vers Petrov, ne comprenant pas pourquoi il ne sonnait
          pas l’alarme et ne donnait pas le commandement de contre-attaquer,
          il ressentait, en son for intérieur, que ces missiles n’existaient
          pas. Il n’avait aucune preuve du contraire, mis à part l’absence
          de confirmation visuelle qui, selon les experts en poste ce soir-là,
          était due au mauvais temps et aux nombreux nuages.

            Lorsqu’un haut placé l’a appelé sur sa ligne d’urgence, Petrov
          l’a rassuré en lui indiquant que c’était une fausse alerte. Par
          contre, ses collègues, découragés et frustrés de sa réaction et de
          son inactivité, ne pouvaient agir sans qu’il leur en donne l’ordre.
          Ils étaient tous en désaccord avec sa façon de ne rien faire quant
          à cette urgence.






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